Les dauphins apparaissent, disparaissent
Au près, au loin de l'étrave
Glissements conjugués vers Molène
Le bleu mat de l'Iroise dans la luminosité
Tapageuse
D'un été magnifié.
Les dauphins apparaissent, disparaissent
Au près, au loin de l'étrave
Glissements conjugués vers Molène
Le bleu mat de l'Iroise dans la luminosité
Tapageuse
D'un été magnifié.
Les galets gris, blancs, jaillissements de lumière
Sur les grèves de Molène Ouest
Toutes les formes.
Le goémon, échoué, flottant, au gré des marées
Différenciations brunâtres, sec/mouillé
Et les rochers
Les îles
Partout, ombres dans le contre-jour
Grains de beauté excroissants sur la mer.
Fromveur endormi
Quelques rares plissures
Comme un vêtement repassé à la va-vite
Des frissons d'affleurement.
Kéréon se dresse
En lévitation sur la mer
Tranquille comme un vulgaire phare de terre
Le charognard se dandine, blessé, une patte folle.
L'estran est son royaume.
Il règne, l’œil inexpressif, sur le butin de ressac, amené par la marée.
Entre deux cailloux, un congénère. Mort.
Repas facile, abondance. Pas de culpabilité cannibale.
Il dépèce, déchiquète par de brusques aller-retours. Jamais statique sur le festin.
Regards furtifs, à droite, à gauche. Méfiant, en mouvement.
La charogne, désormais le ventre à l'air, n'est plus qu'un amas de viscères.
Le bec, inexorable, se nourrit, se baffre.
Sur le quai des Français Libres, la civilisation humaine, raffinée et mangeant à heures fixes, se repaît du cruel "spectacle de la nature!", clamé par un vieux monsieur à la casquette en tweed.
Darwin, que disais-tu, déjà?
Le secret fallacieux accouche
D'un monstre
Monstre à la tête perturbée
Il n'en finit plus de
ressasser
Aggresser
Harceler
Humilier
Insulter
Il a rompu ses chaînes
Il ne veut plus de l'ombre
Il a détruit son propre abri
Le secret
A bout de souffle
Rongé par l'impossibilité de la reconnaissance
L'obligation de l'angle mort
Il n'en veut plus.
La respiration a enflé par saccades irruptives
Il ne se contrôle plus
Dévore, jour après jour
Sa chrysalide patiemment tissée
Il n'attend plus
La transformation
Il a hâte d'en finir avec les poussières
Les miettes.
Mais rien de plus ne lui est offert
Rester dans sa prison dorée est
La seule issue
La Mante ne donne pas plus
Ne veut pas
Donner plus
Rugosité du jugement.
Il se rebelle
Encore
Et choisit, sans issue
L'auto-destruction et
Le chaos pour les autres
Il n'est plus la consolation
Il n'en veut plus
Alors, devenir monstrueux, abject
La transformation a perdu sa raison d'être
Barrissements verbaux
Éructations stridentes, confuses
Insultes
Blesser, humilier, anéantir
Menacer
Tout vomir et perdre
L'Humanité.
La Mante
Femme puissante
Qui configure ses émotions
En fonction de ses besoins
Ne pas regretter
L'oubli de l'altérité
Un seul chemin
Le sien, Romanesque
Mantra répété
Construit dans la certitude de la raison
La nécessité d'une personnalité augmentée
Qui mange à satiété.
Envers, contre tout,
Le refus d'un horizon atrophié.
Révolution de formol
Capacités d'ubiquité
Ici dans le devoir,
Le don de soi
Là-bas dans le plaisir,
Le don de soi...aussi
Un autre
Celui que l'on choisit
Que l'on SE choisit
Contre l'Un, dans le déni de sa douleur présumée
Mensonges...préservation?
Dissimulation...protection?
Pour se croire toujours respectueuse et loyale
Couper la poire en deux
Pas de fruit défendu
Les deux faces d'un même goût
La vie
La vie, ici
La vie, là-bas.
L'abandon, la trahison
La place du con
Rîmes en on
Ou d'autres sons.
Lâcher les mots
Des mots
Lâcher les maux.
Que reste-t-il après l'expérience de la déloyauté?
Du mensonge
De la dissimulation assumée.
Rester ou partir?
Fuir ou mourir?
Quel intérêt
De se poser ces questions?
Aucun sens à trouver
L'entendement s'est fait la malle
Subsiste le mal
Fait.
Il dévore, prend toute la place
Le jour d'après
Outrenoir Soulages
Opaques pensées
Toute la place prise
Une transe de l'évanouissement
La nausée permanente d'un corps qui
Foudroyé
Rapetissé
Transporte le vide.
Après la nuit
Ressassements, raclements
Les arêtes aiguisées
Où se cogne la psychée
Exténuée
L'étirement du temps
Qui s'échappe
Malgré tout, contre tout,
Les cris sourds du désir de mort
Tapent
Tapent
Coups donnés sans fatigue sur la porte de l'épuisement.
Le jour d'après n'est qu'une plaie
Sans souffle
Béante et rugueuse
Qui trouve le réconfort
Dans le cynisme joyeux
Des vagues qui harcèlent
A grands renforts de ressacs
Les falaises stoïques
Indifférentes.
Les pas suivent le chemin
Qui crisse
L'étrange apaisement de quelques secondes
Échappées au vertige
Morbide
L'antidote de la mobilité
Assis sur le Rocher, Romantique en sursis La mer au bout des pieds, J'assiste au lever de la pleine lune. Énorme boule, Jaune orangé ...