Quatre marmottes sur un gros cailloux. Une petite, tout en haut, bronze au soleil de 10h. Au pied du rocher, aux aguets, une fine et agile, tourne la tête en tous sens.L'autre petite divague dans les hautes (pour elle) herbes, court de guingois, jamais les quatre pattes au sol en même temps, d'où la chaloupe. La dernière, à l'ombre, immobile, statue confondue avec le rocher, presque invisible.
Le garde m'a vu, a senti que j'avançais encore. Elle hésite. Sa tête ne s'agite plus. L'heure est à la réflexion, à la décision.
Cris perçant, bref. Comme une douleur foudroyante, la peur qui se répand dans le vallon. Les échos, ailleurs. On n'entend plus la cascade et la musique des ados italiens. Ça n'a pas duré plus d'une seconde ou deux. Jets de corps prompts, vers le sol, les terriers. Elles étaient là. Pfuuuuit! Disparues.
Vallon du Lauzanier, été 2022.